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LIVE REPORT DE MYRATH AU JAS'ROD (02/03/16)


Comment en sommes nous arrivés, ma femme et moi, à être présents ce soir là au Jas Rod, afin d'assister à un concert dont nous ne connaissions aucun des groupes encore 15 jours avant ?!
Pour piger le truc, il faut justement remonter 12 jours en arrière, lorsque nous étions présents à l'Islington Assembly Hall de Londres pour le live de Symphony X, groupe favori ultime de ma compagne. A cette occasion, les américains avaient embarqué sur toute la tournée européenne les tunisiens de Myrath, et les français de Melted Space. Si nous avions entendu parler des premiers, mes compatriotes nous étaient totalement inconnus.

Cependant, après leurs lives respectifs nous ayant titillés agréablement les esgourdes, nous avons fait plus ample connaissance après leurs prestations au détour du merchandising, totalement par hasard. C'est au cours de cette conversation que nous avons appris qu'ils faisaient une date à coté de Marseille lors d'un day off de SX. Et le courant est tellement bien passé avec certains membres de Melted Space que nous avons promis de nous y pointer.
Voilà comment, tenant notre promesse, nous pénétrons dans le Jas Rod, où une petite centaine de personnes prendra place. Une salle que je fréquentais assidûment fin 90's débuts 2000, et où j'ai d’énormes souvenirs, les événements metal y étant nombreux et mémorables (Anathema, In Flames, Therion, Nightwish, After Forever/Nightmare, Gwar...) !

Kerion ouvre le bal vers 21h, et le moins qu'on puisse dire, c'est que c’était pas fameux. Il faut dire que le son n'aidait pas, et malheureusement ce sera une constante tout au long de la soirée... Avec des basses trop en avant, étouffant souvent la gratte, et rendant le tout trop sourd.
Mais le souci avec les niçois, n'est pas technique, à l'image du guitariste envoyant de bons soli, mais relève plutôt de la direction musicale. En effet, la plupart du temps on a l'impression que les titres partent dans toutes les sens, sans lien directeur. Le mot qui vient à l'esprit au bout d'un moment c'est "décousu". On débute sur du symphonique, puis on passe à du prog, puis on revient à du Rhapsody, hop un coup de bourrinage en passant, etc... De ce fait, on a du mal à accrocher une chanson entière.
Et ce qui n'aide pas, avouons le, c'est l'attitude très passive de la chanteuse. J'ai eu l'impression qu'à aucun moment elle n’était concernée par son propre concert, un comble ! Pas d'envie, pas de sourires, quelques headbanging mollassons juste pour dire... Elle était totalement ailleurs. Et ça, c'est très gênant pour une frontwoman vis à vis de l'assistance... Dommage.

Kerion

Après avoir retrouver l'adorable Priscilla au stand merch, place maintenant à Melted Space, combo fondé par le clavier Pierre Le Pape. A Londres je ne comprenais pas pourquoi ils étaient si nombreux sur scène, en inter-changeant les chanteurs selon les morceaux ! En fait, nous avons affaire globalement à du metal symphonique, mais plus précisément à un opéra metal, aux invités prestigieux sur album (Lucassen, Stanne, David Vincent, Csihar...). D'où l'alternance des vocaux, avec parfois deux voix masculines, parfois deux féminines, parfois une de chaque, parfois trois, parfois guttural, parfois lyrique... Un savant dosage qui fonctionne et raconte une histoire pour chaque titre.
Contrairement à Kerion, les vocalistes ont chacun l'envie d'être là et d'envoyer du lourd. Mention spéciale à Clémentine Delaunay, sa jolie voix et sa prestance scénique, ainsi qu'à Eric "Black Messiah" et son timbre Death. Sur cette date il nous manquait l'autre jolie chanteuse, que nous retrouverons à Lyon (oui oui mais ça c'est une autre histoire !).

Pierre derrière son keyboard me faisait penser à Tuomas de Nightwish, à fond dans son jeu, chantant et banguant comme un forcené. Les autres zicos sont raccords et proposent ensemble des titres qui font mouche par leur côté mélodique et puissant, parfois limite bourrinos. Quelques uns trottent dans la tronche le lendemain ("No Need To Fear", "Terrible Fight", "Lost Souls From The Other Side") ce qui est un bon signe pour ma part, après seulement deux écoutes.
Le public semble aimer puisqu'il manifeste régulièrement un enthousiasme plus que poli. Dommage que le son n'ait pas été à la hauteur pour pleinement apprécier l’opéra metal classe proposé par les frenchies. 

Melted Space

Après une pause raisonnable, les tunisiens ce soir headliners entrent en scène pour jouer leur metal oriental, prog mais pas trop ! Car ce n'est un secret pour personne que je ne suis pas un grand fan de prog, c'est le moins que l'on puisse dire ! Du coup, si bien sûr on retrouve chez Myrath des éléments et plans prog, ça reste pour moi essentiellement heavy et mélodique, avec juste ce qu'il faut de touche orientale.
Une chanson comme "Believer" vous rentre dans la caboche en une seule écoute tant son refrain est efficace et fout la banane, le riff de "Merciless Times" vous fout un coup au plexus direct et l'atmosphère arabisante d'un "Nobody's Lives" vous emmène en territoire lointain, sans abandonner la contrée metal.


Myrath a vraiment su trouver le bon dosage à mes oreilles pour que j'accroche à ce metal classieux. Et le fait que les zicos soient tous ultra compétents n'y est certainement pas pour rien non plus. 
Déjà le chanteur Zorgatti a un certain charisme et dégage immédiatement sympathie et chaleur. Toujours souriant et avenant, il a de plus un joli brin de voix, sans trop en faire, et une bonne présence scénique. Le fait qu'il ressemble à André Matos croisé avec Rob Flynn m'a fait sourire la première fois, mais ça n'engage que moi hein ! En tous cas il est aussi cool en vrai que l'impression qu'il dégage live.
Ensuite, le gratteux est très doué, ciselant de jolis soli et envoyant le heavy quand il le faut. Mais son attitude tranche avec le vocaliste car il est très discret et réservé de son côté de scène, paraissant très timide. Un peu comme l'excellent bassiste sur sa six cordes de l'autre coté.
Par contre, le batteur Morgan Berthet déborde d’énergie et de technique. Je l'ai trouvé charismatique et très efficace tout en paraissant facile, soutenant sans faillir ses compères. C'est rare quand un batteur sort du lot pour moi, mais cette fois ci c’était le cas.

Myrath
Le tout compose une vraie alchimie et rend le public très réceptif et enthousiaste. Les fans die hard comme les autres, conquis par cette prestation de qualité.
Comme quoi, le hasard des rencontres fait bien les choses parfois. Surtout qu'une fois le rideau tombé nous avons passé un moment dans la salle à papoter joyeusement avec Pierre, Eric, Pierrot-le-seul-troyen-au-bouc-rouge, ingé son de Melted space, Priscilla, etc... et que le lendemain (jeudi) nous décidions avec ma douce et tendre de tracer la route le vendredi après midi pour revoir tout le monde à Lyon, avec SX en headliner ! A l'ancienne.
Mais ceci est une autre histoire, qui aura pour seul compte rendu: ma Femme aura revu son groupe favori avec grande joie pendant que moi je picolais (sans se biturer, nuance) et rigolais beaucoup avec des Melted Space et d'autres connaissances et gens de passage vraiment excellents. Une autre grande soirée quoi.

Setlist :
Sour Sigh
Storm of Lies
Get Your Freedom Back
Wide Shut
Forever and a Day
Tales of the Sands
Madness
Nobody's Lives
Braving The Seas
Merciless Times
Under Siege
Duat

Rappel :
Believer
Beyond the Stars


Texte : Gandalf
Photos libres de droit

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