Malgré des chiffres de ventes
décevants, «Give’Em Hell », le dernier album de Sébastian Bach est plutôt
réussi et confirme le comeback amorcé avec « Kicking & Screaming »
en 2011. Un retour non seulement discographique mais également scénique avec,
en France, une prestation remarquée lors du Hellfest 2012. Cette fois,
Sébastian Bach a choisi Paris pour entamer sa tournée Européenne et comme c’est
l’unique date Française de ce tour, le forum Vauréal est bien plein mais n’affiche
cependant pas complet.
En frontman aguerri, le Canadien
déboule sur « Slave To The Grind » tel une tornade. Entrée réussie
même si le temps mort entre l’ambiance musicale d’intro et l’entame du titre
fait pour moi un peu défaut. Je découvre ses nouveaux musiciens de scène qui, s’ils
semblent efficaces, restent néanmoins très discrets. Bach, est en forme, plutôt
joueur, et s’efforce de nous parler en Français. Après l’excellent « Kicking
& Screaming », il annonce un « back
to the slave to the grind album » (cette fois en Anglais dans le
texte) avec le titre « The Threat » alors qu’en fait c’est d’abord « Temptation »
qui sera interprété… Au demeurant, un premier extrait du dernier album qui
tient bien ses promesses en live.
Puis le chanteur est interpellé
par une personne du premier rang qui tient un panneau indiquant qu’elle est
venue spécialement d’Israël pour le
concert et qu’elle souhaite entendre « Wasted Time ». Sébastian Bach
nous montre l’écrito puis s’exécute, à capella : un beau moment d’émotion,
improvisé, que seul ce genre de salle peut offrir. Sur « Big Guns »,
on sent un bach plus sur la retenue et déjà moins à l’aise mais ce n’est rien
rapport au plantage total de « Piece Of Me » qui vire carrément au
massacre. Le frontman semble avoir un souci de retour et après avoir fait
plusieurs signes, la régie rectifiera le tir. Déjà, en début de set, il s’était
plaint de larsens provoqués par son micro. Hormis ces anicroches, le son
restera quand même globalement bon.
En mégalo qui se respecte, Bach
passe la moitié du temps à se regarder sur l’écran qui projette le concert
filmé depuis la salle… A mi set, vient l’explosif « American Metalhead »
qu’il s’amuse à transformer en « Français Metalhead » : trop bon !
Mais le chanteur est aussi capable du pire et voilà un autre plantage magistral
sur « Tunnel Vision » où les deux musiciens à cordes sont à la rue
sur les chorus, entraînant irrémédiablement Bach vers le bas… à oublier !
Les années passent et si l’artiste peut encore pousser fort, le souffle lui
fait défaut pour tenir les notes haut perchées et la reverb’ ne suffit pas à
masquer ce manque. Comme c’est un pro, il gère, mais à l’entendre sur des
titres pareils, je me dis que l’enregistrement de l’album a dû nécessiter un
paquet de prises…
Fort heureusement, on revient au
meilleur avec « In A Darkened Room » qu’il nous présente comme l’un
de ses titres favoris de Skid Row. Ici, en revanche, c’est du grand art et
monsieur nous déroule ça à la perfection : magique. Si « Monkey
Business » reste dans la même veine, « Youth Gone Wild » emporte
tout et le frontman fait monter une fillette sur scène pour finir le concert
avec lui !
Alors au final, après une heure
et demie de set, le bilan n’est certes pas parfait. Mais franchement, j’ai
malgré tout passé un très bon moment car si Sébastian Bach a perdu de sa
superbe, il n’en demeure pas moins un excellent showman. Si la majeure partie des
spectateurs est ravie d’entendre du Skid Row, il faut admettre que cette époque
est révolue et qu’être passéiste ne permet pas de renouveler son public. Pour
moi, la setlist était donc déséquilibrée entre périodes post et pré Skid Row :
dommage que Bach ne défende pas d’avantage ses albums solos.
Setlist :
Slave To The Grind
Kicking And Screaming
Temptation
The Threat
Big Guns
Piece Of Me
18 And Life
American Metalhead
Tunnel Vision
Tacking Back Tomorrow
In A Darkened Room
Monkey Business
I Remember You
Youth Gone Wild
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