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LIVE REPORT DE POWERWOLF + AMARANTHE + KISSIN' DYNAMITE A L'ESPACE JULIEN (27/01/19)


Trois jours après le fantastique concert de Uriah Heep au même endroit, changement de style, d'ambiance et de public avec les allemands heavy speed de Powerwolf, plus en ouverture les glammeux de Kissin' Dynamite et les je-sais-pas-quoi de Amaranthe !
Et si pour Uriah Heep on avait difficilement atteint les cinq cent pèlerins à la moyenne d'âge proche de la soixantaine, hier soir c’était ultra complet avec une moyenne d'âge avoisinant les trente ans à tout casser, une grande majorité tournant autour des vingt piges à peine.
Une jeune audience que je ne vois que pour cette génération de groupes metal, à savoir les Ghost, Sabaton, Battle Beast et consorts, on sent vraiment le décalage avec toute l’époque Heavy Metal plus ancienne. Ça s'est vite vérifié au vu des t-shirts arborés, assez peu diversifiés et dans cette lignée de combos plutôt récents. Par contre ils ont l'air d'avoir plus d'argent que nous au même âge si j'en juge par le défilé impressionnant au merchandising, et la quantité d'articles achetés au stand Powerwolf ! Tant mieux pour les musiciens en tous cas.
Et si j'ai l'air de qualifier cette new génération de plus "cloisonnée", je reste en revanche admiratif par son enthousiasme et sa folie à supporter ses formations fétiches. 
Car l'ambiance fut tout bonnement hallucinante tout du long ! Ce public fait assurément partie des plus chauds bouillants que j'ai pu voir et entendre à Marseille, voire en France ! Incroyable le bruit généré, les applaudissements, la ferveur, l'accueil réservé à chacun. Tu m’étonnes que les zicos étaient ravis d’être là et de jouer leurs chansons...

A commencer par les Kissin' Dynamite donc, formation germanique que j'avais déjà vue, et apprécié, en ouverture de Dragonforce fin 2012 au Moulin. Même constat hier soir, un bon set orienté glam, chanteur pêchu et zicos très corrects. Quelques morceaux sont vraiment entraînants et rapidement mémorisables, le frontman a une bonne présence et se démène comme un beau diable sur les planches, c'est fun et bien troussé. Il leur manquera toujours le petit quelque chose en plus pour passer au niveau supérieur et faire une tournée en headliners, mais au moins on ne voit pas les quarantes minutes passer, ils ne se prennent pas la tronche, c'est une bonne entrée en matière et les fans ont bruyamment manifesté leur contentement.


Setlist :
I've Got the Fire
Somebody's Gotta Do It
Sex Is War
Love Me, Hate Me
Waging War
You're Not Alone
I Will Be King
Flying Colours

Que dire ensuite des suédois d'Amaranthe, dont j'avais uniquement eu des échos, peu flatteurs sur leur musique, mais dithyrambiques sur leur chanteuse... Je ne savais pas trop quoi en penser en les découvrant titres après titres, et encore maintenant à plume reposée... C'est très étrange comme choix musical. On navigue entre l'electro pop metal, la dance metal (nan ça n'existe pas officiellement mais ça leur va bien !), le bruitiste synthétique, aux influences power-hardcore... 
En fait c'est rien de tout ça et tout ça en même temps. Selon les chansons c'est super entraînant comme de la dance, parfois ce sont des sons distordus avec grosse voix forcée avant d’enchaîner sur un refrain guilleret ("1.000.000 lightyears"), certains morceaux ont une construction bizarre... Un genre de fourre tout dont les éléments les plus electro et entraînants m'ont plu ("Digital world"), mais dont le coté "sous Lacuna Coil" ("Hunger") mixé au coté "sous Marylin Manson ayant trop écouté Dagoba" ("GC6") m'a rebuté.

Déjà, trois chanteurs c'est deux de trop. Cette manie d'avoir un vocaliste guttural forcé pour contrebalancer la partie féminine m'a toujours gavé. Mais alors en avoir un autre pour chant clair (et pas très bon celui là...) c'est carrément inutile. Et puis le nombre de samples noie la musique organique live, c'est souvent très confus et brouillon. Enfin, le gratteux blond a proposé des soli totalement hors de propos limites mauvais, comme s'il se sentait obligé d'en foutre un par titre pour respecter le cahier des charges... Et c'est sans parler des cinq minutes perdues à partir de scène au bout de trente cinq minutes, faire revenir le bassiste pour faire le con et un clapping longuet, puis jouer un ultime morceau. Débile.


Quant à la Elize Ryd au chant, ah j'avoue qu'elle a un beau petit cul, comme dirait un certain Hank Moody... Et si je me permet de faire cette remarque, c'est parce que la demoiselle en use bien pour aguicher et faire monter un peu plus la température déjà élevée de l'Espace Julien. Mimiques et poses font partie du jeu, et c'est vrai qu'elle est bien jolie, donc rien d'anormal à ça. Musicalement je ne dirai pas qu'elle sert à rien, car j'aime bien sa voix chantée sur les refrains et son banging-hélicoptère récurrent avec ses magnifiques cheveux longs. Mais soyons honnêtes, c'est pas la chanteuse de l'année. En même temps si elle ne serait pas là, je pense que l’intérêt pour le groupe serait bien moindre...
En tous les cas je suis resté presque tout le set par curiosité, j'ai au moins apprécié leur énergie, et ils ont reçu un accueil terriblement vibrant de la part des metalheads du cru. Ça dansait, ça hurlait, ça pogotait... Chaud !

Setlist :
Helix Intro
Maximize
Digital World
Helix
1.000.000 Lightyears
Hunger
Amaranthine
GG6
365
Drop Dead Cynical
Call Out My Name
The Nexus

Mais tout ça reste de "l'amateur" en comparaison d'un show de Powerwolf. Les allemands font preuve d'un professionnalisme impressionnant, et ont à mon sens et toutes proportions gardées, une volonté de faire le show à la Maiden. Niveau décors, lights, jeux de scènes et artifices je les trouve dans la même lignée que les Maîtres du Heavy. Une volonté d’étoffer leur musique par un visuel marquant, avec gros backdrops colorés, plateformes pour se balader et poser, rampes de flammes persistantes selon les morceaux, light show très élaboré pour quelques titres-phares ("Let there be night" était un must pour cela), décors dans leur thème de prédilection...
Tout cela fait partie du décorum et colle à la volonté du groupe de faire de leur zik un genre de théâtre grand guignolesque, macabrement marrant. Et là où ce serait ridicule pour une majorité de formations, avec eux ça fonctionne parfaitement.


Comme à leur habitude ils se pointent grimés en balançant une chanson du dernier opus (dont ils joueront six extraits, facilement assimilables même sans l'avoir écouté auparavant), mais avec un gros son très mauvais car saturé de basses et infra basses. Un comble pour un groupe sans bassiste sur scène... Heureusement cela s’améliorera très vite et à part quelques fluctuations sur les œuvres les plus bourrines et double pédale. Cependant les deux grattes resteront un peu en retrait de la batterie, dommage vu l'importance des deux guitaristes et de leurs riffs.
Si le chanteur et le clavier font leur show comique entre chaque chansons, quand ça joue ça rigole plus. C'est incroyable le nombre d'hymnes heavy qu'ils peuvent enchaîner pour le plus grand bonheur d'une audience en totale folie et en complète furie ! Une ferveur proche de celles des fans germaniques qui sont à fond sur le groupe jouant dans de plus grandes salles là-bas.


Les refrains ultra mélodiques rentrent immédiatement dans les esprits, ils sont doués pour ça. Sans les connaitre en avance l’énorme "Killers with the cross", l'ultra heavy "Stossgebet", l'imparable "Incense and iron" ou le fun "Demons are girl's best friend" du petit dernier en sont de parfaits exemples. 
Mais alors quand ils riffent leurs meilleurs morceaux tels "We drink your blood", "Sanctified by dynamite", "All you need is blood", "Amen and attack", "Army of the night", "Resurrection by erection", "Coleus sanctus" ou le monstrueux "Armata Strigoi", ça devient l'orgie des "ohohoh" des cheveux qui se mélangent, des gorges déployées et des mains qui tapent l'une dans l'autre !


L'une des forces du groupe est d'avoir une musique écrite pour faire participer les fans. Une espèce de communion joyeuse et positive, renforcée par le fait qu'entre chaque morceau l'excellent vocaliste s'adresse au public dans le genre maître de cérémonie religieuse de second degré avec toujours le mot pour rire et nous faire croire que nous faisons tous partie de cette communauté Heavy Metal bénie. Et en français dans le texte s'il vous plait ! Pas un french parfait, mais vu tout ce qu'il cause, les efforts sont plus que louables et dépassent largement les simples mots de bases habituels. Une autre preuve de la volonté du combo de faire plaisir à ses fans, en s'investissant de toutes les manières possibles pour partager ce en quoi ils croient.


Et en ce qui concerne tous ces intermèdes parlés, moi qui déteste ça normalement, j'avoue qu'ils sont les seuls à ne pas me faire royalement chier. Parce que justement ça participe au show global, mais surtout c'est la plupart du temps réellement comique et de bon aloi. Ils ne se prennent vraiment pas la tronche, et même si tout est carré et prévu dans les grandes lignes, y a du spontané et du naturellement sympa et sincère dans leur attitude.


Une sacrément bonne soirée, dans une ambiance du tonnerre qui fait plaisir à voir, et dont les headliners ont fait l'unanimité, ce qui est totalement mérité. 

Setlist :
Fire and Forgive
Army of the Night
Incense & Iron
Amen & Attack
Let There Be Night
Demons Are a Girl's Best Friend
Killers With the Cross
Armata Strigoi
Blessed & Possessed
Where the Wild Wolves Have Gone
Resurrection by Erection
Stossgebet
All We Need Is Blood
We Drink Your Blood
Lupus Dei

Rappel :
Sanctified With Dynamite
Coleus Sanctus
Werewolves of Armenia

Texte : Gandalf
Photos : Jay Jay's Art

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