LIVE REPORT DE TRUST AU COSMO (23/11/18)

Depuis son come-back amorcé en 2016, Trust a sillonné l'hexagone en long, large et travers. Mais le groupe a également sorti un nouvel album en mars dernier. Un honnête disque de Rock qui reste ce que Trust a fait de mieux depuis 1996, même s'il faut admettre une certaine faiblesse de composition (Nono qui plagie grossièrement ac/dc). Qui dit album, dit tournée. Du coup, le groupe a quasiment enchaîné ce nouveau tour au précèdent et ça se ressent...

Pour commencer, voilà bientôt deux ans que la setlist commence par "Ni Dieu ni maître" donc pas de surprise de ce côté là, dommage.Vient ensuite "Fais où on te dit de faire" qui voit arriver les trois choristes. Ce qui aurait dû être un bon enchaînement s'avère ici laborieux : Bernie rabâche pendant une plombe la phrase titre et casse toute la dynamique du morceau. Pourquoi pas, mais pas en entame de set !

Bernie Bonvoisin

En revanche "L'exterminateur" suivi de "Déjà servi", là ça le fait. Voilà ce que j'attends de Trust, et c'est pas un "Democrassie" à rallonge qui va me contenter, même si c'est malin de revendiquer l'influence évidente de "Go Down" (ac/dc) en plein milieu. Non messieurs, c'est bien trop facile, il ne suffit pas de compter jusqu'à trois et de sautiller : vous êtes capables de tellement mieux...

Norbert Krief et Bernie Bonvoisin

Bernie est fidèle à lui même et ne peut s'empêcher les discours moralisateurs mais il fait surtout preuve d'une vraie énergie et sa voix n'a pas pris la moindre ride. Les choristes apportent un plus (quand on les entend correctement) et sont très vivantes. Un qui ne l'ai plus du tout, c'est David Jacob, le gars est carrément éteint : ses mains font le job mais lui est ailleurs. Le pilotage automatique est enclenché et ça sent la lassitude. Dommage tant il a pu me ravir en d'autres temps...

Surveille ton look...

Ce "Surveille ton look", je le répète (depuis 2016), est ici livré dans la meilleure version que Trust ai jamais proposé : superbe. Puis Bernie annonce qu'il vont tenter quelque chose avec le titre suivant, en reprenant humblement Piaf "J'm'en fout pas mal". On a bien reçu le message et même si c'est bien fait, voilà une chanson qui me paraît dispensable dans la setlist. Chacun lui aurait préféré "L'élite", "Préfabriqué" et j'en passe... Mais Trust demeure subversif.

Trust

Après un léger souci technique qui voit Izo Diop contraint à l'accordage, Bernie dédie "Christique" au commandant Massoud, au révolutionnaire Guevara et consort. Là les Choristes font vraiment le job. Vient enfin le morceau éponyme "Dans Le Même Sang". Peut être le meilleur titre que Trust ai composé ces vingt dernières années. Un ravissement live avant rappel.

"Le gouvernement comme il respire" passe crème mais les vocalises de la choriste sont à peine audibles, regrettable. Unique vieillerie de la soirée "Comme un damné" fait vraiment plaisir à entendre avant le hit incontournable que je n'ai besoin de citer ici.

Les années CBS et leurs brûlots sont bien loin. Avec cet album et une telle setlist, Trust semble vouloir tourner la page. En même temps, après la tournée "Au Nom De La Rage" que pouvait-il nous proposer : une redit ? On ne pourra pas reprocher au groupe son manque de renouvellement, parce que proposer un set 100% inédit après quarante ans de carrière, c'est périlleux. Ne vous déplaise, en 2018 Trust est toujours impudent et chante "J'm'en fout pas mal".